point n°16 : le village historique et son église du 14° siècle

La bourgade originelle s’était établie avant le Moyen-Age sur une butte, le plô, non loin de la confluence de l’Aude et de l’Orbiel. Vers l'an 1100, le premier nom par lequel on a désigné le village fut "TRES MALS". Cette appellation inspira le blason représentatif de trois maillets. Vers 1 220 à la suite d’un calembour placé sous le signe de l'optimisme, à TRES MALS on préféra TRES BES. Le nom de la cité changea pour aboutir au nom actuel de Trèbes et à un blason avec...3 B.

 

Le village s'organisa sur la moitié ouest de la butte, autour d'un lieu de culte dédié à Saint-Etienne probablement vers le VIIème ou VIIIème siècle protégé par une première enceinte. Église déconstruite et reconstruite sur le même site à la fin du XIIIème, début du XIVème. Le village s'agrandit probablement lors de l'arrivée du canal pour former l'ensemble urbain tel que connu aujourd'hui, composé d'environ 300 maisons abritant 360 familles pour environ 1350 habitants (données du recensement de 1851).

 

 

L’histoire de Trèbes est marquée, à travers les siècles par une série d’événements qui ont accéléré sa transformation :

   - La construction du Canal du Midi au XVIIème siècle qui est évidemment l'élément majeur du développement du bourg, même si le plus souvent cette histoire est oubliée

   - L’établissement de la voie ferrée Bordeaux-Sète au XIXème siècle qui a signé la mort de la fonction commerciale du canal

   - La monoculture de la vigne à partir de 1860 qui a été un facteur d'enrichissement, mais peut-être aussi un appauvris-sement de la diversité

   - Le développement du trafic routier sur la R.N 113 à partir des années 50, remplacé ultérieurement par l'ouverture de l'autoroute

 

L'église de Trèbes, dédiée à Saint-Étienne, prédicateur juif du 1er siècle, considéré comme le premier diacre et le premier martyr, apparaît dans les écrits pour la première fois dans un acte de 1215, lorsqu'elle fut donnée par Guy de Vaux de Cernay au chapitre cathédral de Carcassonne. Un des chanoines du chapitre cathédral portait alors le titre de prieur de Trèbes. Mais ce n'est pas de celle qui se trouve sous nos yeux aujourd'hui qu'il s'agit.

 

Jusqu'en 1315, l'église était régie par un vicaire à gages, au nom du prieur. A cette date, l'évêque Pierre de Rochefort y établit un vicaire perpétuel.

 

Sans doute trop petit ou vétuste, l'église fut reconstruite sur les fondations de l'ancienne dès la fin du 13ème siècle en 2 campagnes. La reconstruction s'est effectuée selon les nouvelles techniques qui caractérisent l'art gothique languedocien et du chevet vers la façade occidentale. Un arrêt des travaux est lisible dans la 3ème travée de la nef. L'amorce d'un portail, qui fut démoli ou jamais élevé, est visible dans la façade occidentale. 

 

En 1515, la chapelle Despeyroux, au sud de la 5ème travée, est construite, les consuls étaient patrons et collateurs.

 

En 1628, des réparations ont été effectuées dans l'église et le clocher.

 

En 1752, la porte de l'église est réparée.

 

 

 

 

En 1860, une fausse voûte d'ogives en de briques et de plâtre est installée sur la nef pour "embellir" et calorifuger l'église.

 

Les vitraux du choeur sont du XIXème siècle.

 

En 1977, une partie des fausses voûtes s'effondra la veille de la célébration d'un mariage et les 350 corbeaux peints de la charpente primitive sont mis au jour, dégagés et restaurés.

 

L'édifice se compose d'une nef unique de 7 travées large de 14 m, avec 6 chapelles latérales, couverte d'une charpente apparente montée sur des arcs diaphragmes  de pierres dont les corbeaux sont peints.

 

L'église Saint-Étienne est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques depuis septembre 1974.

 

A l'intérieur on peut admirer dans le choeur une croix de pierre, et au sol la tombe d'un riche marchand trébéen, mort en 1657: Barthélémy PERDIGOU, elles-même classés successivement en 1911 et en 1977, et enfin des fonds baptismaux en marbre de Caunes-Minervois, 

 

 

 

L'abside pentagonale, plus étroite et plus basse, est voûtée d'ogives. Le chevet est éclairé par 5 longues et larges fenêtres à 2 lancettes surmontées d'un trèfle.

 

Le mur diaphragme est ajouré par un oculus à 6 lobes. Deux chapelles latérales voûtées d'ogives, au sud et au nord, ouvrent sur la 6ème et la 7ème travée de la nef, et une chapelle nord, sur la première travée de la nef. La dernière travée de la nef donne sur une sacristie moderne et la chapelle au sud a été murée. Une porte, au nord de la deuxième travée, permet d'accéder à la cure. 

 

La porte sud est devenue l'entrée principale depuis que le portail occidental (ouest) a été muré ou jamais achevé ? Ce dernier était (ou devait être) précédé d'un porche dont les attaches sont encore visibles. L'encadrement du portail était en arc brisé et les moulurations paraissent indiquer le 14ème siècle.

 

 

 

Le clocher, au sud de la première travée de la nef, se présente comme une haute tour carrée dont la base est occupée par une salle carrée voûtée sur ogives. La tour comprend six étages. Une tourelle d'escalier polygonale y est accolée, couverte par une flèche octogonale en pierre.


Les 350 corbeaux de la charpente apparente ont été peints de figures représentant les différents acteurs de la vie quotidienne et de motifs géométriques et d'éléments feuillagés. La légende (?) raconte qu'il s'agit des donateurs ayant financés la reconstruction de l'église.

On trouve enfin dans cette église, une croix de pierre à branches inégales de 77 x 61 cm, montée sur un pilier octogonal d'environ 1m 90.

 

Cette croix se trouvait précédemment à l'extérieur, ce qui explique la dégradation d'une de ses faces.

 

Exécutée dans du grès de Carcassonne, pierre friable, elle présente une scène différente sur chaque face. D'un côté, il s'agit de la crucifixion du Christ et de l'autre Marie, portant dans ses bras l'enfant Jésus. Au pied, on peut reconnaitre à droite St Antoine et à gauche St André.

 

Les spécialistes datent cette oeuvre des environs de 1600. L'artiste ayant réalisée cette sculpture est inconnu.

 

Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant, traversons le ville pour nous rendre au pont d'Aude, en passant par la place du Marché où se trouvait une halle couverte et l'ancienne rue de las Farguas (la rue des forgerons), aujourd'hui la rue de Strasbourg.

 

 

 

 

Un retour direct vers le port est possible en suivant la rue du 11 novembre