point n°17 :   le fleuve Aude et le pont de Trèbes

Le fleuve qu'on appelle familièrement Aude comme une prénom, prend sa source dans le massif des Pyrénées (à l'est , la région du Carlit),  à 2.185 m d'altitude, sur la commune des Angles (dépar-tement des Pyrénées-Orientales), et se jette dans la mer Méditerranée, à quelques kilomètres au nord de Narbonne, à la limite des départements de l'Aude et de l'Hérault. Du massif pyrénéen à Carcassonne, son cours est orienté sud-nord. L'Aude présente alors les caractéristiques d'un cours d'eau de montagne, elle traverse le Capcir, alimente plusieurs lacs de barrage (Matemale, Puyvalador), s'enfonce dans des gorges pittoresques et arrose une série de petites communes de la Haute-vallée. En aval de Carcassonne, l'Aude s'infléchit vers l'est. 

 

À partir de Carcassonne, le fleuve, s'assagissant, suit le grand sillon tectonique qui sépare les Pyrénées (Corbières) du Massif central (Montagne Noire), recevant de ces reliefs une série d'affluents torrentiels. Désormais, longée par le canal du Midi, sinuant au milieu des vignes, l'Aude pénètre dans la large plaine alluviale de Narbonne, en partie conquise sur le golfe du Lion et parsemée de sites d'anciens étangs, avant de se jeter dans la mer Méditerranée après avoir parcouru 224 km.

 

Dans l'Antiquité, l'Aude était appelée Atax par les Romains. En 1342, le cartulaire roussillonnais d'Alart la nomme l'Auda ou la Ribera d'Aude. Ce nom actuel provient d'une évolution progressive d’Atax donné par Strabon,  mot emprunté au terme gaulois atacos signifiant «fougueux» ou «très rapide».

Dans son cours supérieur, l'Aude présente un régime nivo-pluvial (avec un maximum au printemps lié à la fonte des neiges). Puis, à partir de Carcassonne où son débit moyen atteint 20 m3/s, le régime devient presque exclusivement pluvial (le débit lors de sa rencontre avec la Méditerranée, avoisine 50 m3/s).

 

L'Aude se caractérise donc, dans son cours inférieur, par un régime pluvio-nival de type méridional aux étiages sévères durant la période estivale (moins de 10 m3/s). Les orages  sur les massifs montagneux de part et d'autre du fleuve ou fortes pluies automnales conduisent à des crues rapides jusqu'à près de 80 m3/s.

 

Des précipitations exceptionnelles et brutales, caractéris-tiques du climat méditerranéen pendant la saison automnale, peuvent être à l'origine de crues dévastatrices comme celles des 12 et 13 novembre 1999. Le bilan fut catastrophique: 35 victimes, des centaines de personnes hélitreuillées ou récupérées par moyens nautiques, des milliers d'habitations, d'entreprises et de locaux commerciaux plus ou moins endommagés, 5 000 hectares de vignes plus ou moins dévastés, la voirie, les réseaux d'eau potable et d'assainissement gravement atteints. Cette catastrophe s'explique par la conjugaison de 2 phénomènes : des précipitations orageuses d'une ampleur exceptionnelle (jusqu'à 620 mm, c’est-à-dire plus que le total annuel) et une forte tempête sur le golfe du Lion qui entraîna une montée de 80 cm du niveau de la mer.

 

Mais l'histoire a noté des crues encore plus catastrophiques; En 1632, 200 hommes de l'escorte de LOUIS XIII se noient à COURSAN.

l'Aude à Trebes en janvier 2014

 

Le pont de Trèbes, sur Aude, n'a pas toujours existé, malgré la légende qui voudrait que les piles soient d'origine romaine, et Trèbes a très longtemps été isolé de la rive droite de l'Aude. Pour rejoindre la cité de Carcassonne il fallait passé l'Orbiel à gué, au pied de la calade de la "porte d'Orbiel" et l'Aude par un gué situé au nord-est du Dévès, vers Berriac.

 

Au moyen-âge (mais on sait pas précisément quand) fut construit un premier pont, constitué de 2 piles, dans le lit de la rivière. Lors d'une réunion des États Généraux de la Province, sous le règne d'Henri IV, en 1600, il est demandé d'y apporter des réparations car il est de réputation vétuste. Cela ne sera réalisé qu'en 1651.

 

Malgré ces réparations l'une des arches du pont est emportée par une crue d'Aude en 1670.

 

Le projet de reconstruction ajouta 2 arches au pont qui fut bâtit à la même époque que le pont-canal préconisé par Vauban. Il n'a pas été remanié depuis et ce que nous pouvons voir aujourd'hui est assez semblable à ce qui a été construit à époque. 

 

Le tablier de ce pont est assez étroit et le croisement de deux véhicules de gros gabarit est souvent problématique, ce qui a conduit les autorités à rajouter, dans les années 1980, une passerelle suspendue pour le passage des piétons en sécurité.

Longeons Aude vers l'aval et nous arrivons à Bonnecaze.