point n°8 : la maison du Maître vigneron

 

Cette maison vigneronne bourgeoise à l'architecture typiquement languedocienne a été construite par ...

à la fin du XVIII ème ou au début du XIXème sicle ( ?)

 

C'est à la fois la demeure et la "cave" d'un riche propriétaire vigneron

 

A la fin du  XVIIIème siècle, l'implantation de la vigne ne représente que 1/3 de la surface du vignoble actuel, et elle est de faible rendement.

Les paysans locaux pratiquent encore la polyculture, et la région se suffit en grains; la viticulture ne se fait donc pas au dépens des cultures vivrières.

 

Mais au milieu du XIXème des facteurs favorables vont permettre une expansion rapide de la viticulture. 

D'abord l'augmentation de la consommation de vin liée au progrès de l'urbanisation. Ainsi en France, la consommation de vin en 1848 est de 51 litres/an/ habitant, alors qu'en 1870, vingt ans plus tard, elle atteint 75 litres/an/ habitant.

Puis la révolution ferroviaire, facilitant le transport vers de nouveaux marchés urbains, et le rendant surtout moins onéreux, marque le coup d'envoi de la spécialisation de la vigne en Languedoc, même si le canal le permettait avant. 

Un troisième phénomène intervient : les progrès des techniques de la culture et de la vinification. Ceci entraîne un gain de rentabilité de la viticulture. S'ajoute à toute cette série de causes permettant l'augmentation de la surface plantée en vignes,  une maladie (l'oïdium) qui sévit dans l'Hérault dès 1851 et qui entraine une sous-production et de fait engendre une augmentation des prix. Dès 1851, l'augmentation des prix du vin en fait une production plus rentable que les céréales. 

 

Le vignoble investit alors les terres les plus riches, les plaines. La viticulture devient alors l'activité agricole princi-pale. L'amplification du vignoble a pour conséquence la marginalisation de l'économie non-viticole.

 

L'abondance durera jusqu'à l'arrivée du "phylloxéra" qui ravagera les 3/4 du vignoble. De nouveaux cépages créés à partir de pieds de vignes américains, résistants, permettra un renouvellement complet du vignoble entre 1885 et 1895.

 

Alors que partout ailleurs la surface plantée en vignes est en régression, elle augmente dans les départements de l'Aude, du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales8. À eux quatre, ils fournissent 40 % de la production française de vin pour atteindre près de 45 % dans la première moitié du XXème siècle.

 

Le vin devient une opération "juteuse". Les vignerons s'enrichissent rapidement. De grandes fortunes se forment. De grands propriétaires terriens, issus de l'industrie, de la finance ou des professions libérales, possèdent d'immenses domaines de plusieurs dizaines d'hectares.

 

Pour faire face à la concurrence étrangère, des vins trafiqués apparaissent sur le marché. Les fraudeurs dénoncés restent impunis. En 1892, les viticulteurs du Midi réclament « la suppression du sucrage officiel et le rétablissement des droits de douanes ». Mais le marché reste en partie occupé par des vins élaborés à partir de raisins séchés importés (type raisins de Corinthe), de vins dits « mouillés » (allongés d’eau), chaptalisés ou même élaborés sans raisin. 

 

Peu à peu arrive la crise: surproduction locale, concurrence des vins italiens, espagnols mais surtout algériens, fraude. Les cours s'effondrent.

 

 

Un grand mouvement de protestation a lieu en 1907 qui se traduit par d'immenses manifestations durement réprimées.

 

 

Propriété de la commune de Trebes, cette maison remarquablement située pourrait trouver une nouvelle vocation, telle une "maison des arts "

 

Avançons maintenant vers le port et l'ensemble dit de la "Maison des gardes"