Les activités agricoles en 1740

 

 

 

Le compoix établi en 1742 dénombre 246 propriétaires des maisons, couverts, champs, vignes … du lieu terroir de Trèbes. 193 habitent le village.

 

Cet ouvrage mentionne la profession de 120 chefs de famille seulement.

 

Quels métiers exerçaient les autres ? Et  les frères, les  fils du milieu familial ?

 

En outre, le compoix ne recense pas les habitants non propriétaires. Ainsi, cet état ne représente pas la catégorie la plus modeste, celle des travailleurs de la terre en particulier étant ignorée ou minimisée.

 

Acceptons-le donc avec prudence, sans en tirer des conclusions et statistiques formelles.

 

Parmi les diverses activités occupant les Trébéens de cette époque, l’agriculture tient une  place prépondérante car on cultive la presque totalité du territoire, situé dans les vallées ou sur les coteaux d’altitude modeste (la Pège culmine à 160 m.)

 

Nous distinguons les propriétaires des grands domaines : MM. De BELISSEN, l’un seigneur de Millegrand, l’autre de Millepetit, M. d’ALQUIER, sSeigneur de Saint-Julia

 

Puis les bourgeois : Henri DEJEAN qui possède Cantalause, Gaspar RAMEL qui possède La Pège et Py, Etienne LABROSSE…

 

Enfin, les notables, artisans et commerçants qui possèdent aussi champs et vignes :

Guillaume BARBAZA, tanneur, Pierre MILHAU et Guillaume SENDRY, négociants. Jean ROQUEFERE, meunier. Etienne BOYER directeur du Canal, Arnaud VERDIER, notaire royal, Paul LOUBET, maréchal…

 

Parmi les autres catégories, notons 1 laboureur, Jean VIROT exploitant une propriété de moyenne importance, 1 métayer François BAILLAT. 36 brassiers cités. Ces ouvriers  agricoles peuvent posséder en propre une ou plusieurs parcelles, mais pour vivre louent leurs bras et travaillent champs et vignes des familles plus aisées.

Peut-être certains vont-ils dans les métairies citées. Nous ne connaissons pas les ouvriers qui doivent vivre sur ces domaines.

 

N’omettons pas 3 jardiniers, Pierre BASSET, Guillaume JAMMES et Pierre RULLAC.

 

5 pasteurs ou bergers au service des notables nommés ci-dessus : Jean BOURGUET, Paul ROUCH, Jean RIVAIROL, Jean SOULIE, Jean SEGUIER.

 

 

L'alimentation

 

Une délibération du 3 octobre 1724, reprenant l’ordonnance de Mgr l’Intendant, déclare « il est ordonné de fournir aux mendiants et vagabonds valides … la subsistance nécessaire, à raison de 3 livres de pain par jour, par homme ou femme et d’une livre et demie pour les enfants de 8 à 14 ans » (1 livre pèse 407g).  Comme on le devine au travers de cette ordonnance, le pain est l'aliment de base à cette époque. C'est un aliment complet et énergétique. Tout le reste n'est qu'accompagnement : soupes, légumes bouillis, un peu de lard de temps en temps...

 

On estime qu'en famille de 2 adultes et deux enfants consomment entre 5 et 8 livres de pain dit"rousset" par jour.                                                                                                         pain blanc, ou pain rousset

 

 

Le village vit presque en autarcie en tentant de produire tout ce qui lui est nécessaire : farine, légumes, huile, oeufs, viandes (volailles et porcs). Il réserve par conséquent les "meilleures terres" à la culture des céréales et tente d'obtenir des récoltes suffisantes pour nourrir toute la population.

Les céréales

 

Les céréales les plus cultivées sont :

 

- le "blé touzelle", (blat en occitan)) c'est le plus cultivé. C'est une variété ancienne, les conservatoires botaniques la font remonter aux romains. Environ 75 % des surfaces cultivées, chaque année, le sont avec cette semence.

C'est avec lui qu'on fait le "pain blanc" ou "pain rousset"

 

Ensuite viennent :

- le seigle de variété paumelle (paumola) 

 

- l'orge,

 

- le millet,

 

- le maïs dont on fait des bouillies, et aussi les "millas",

 

et aussi l'avoine pour les animaux.

 

Les pratiques agricoles

 

La tradition est la pratique de l'assolement biennal. C'est à dire qu'on ne cultive la terre qu'une année sur deux en alternance. Puis viendra l'assolement triennal : une année, le blé ou une autre céréale, la deuxième année de la luzerne ou un autre fourrage puis une année de repos, la jachère. Cette année de jachère permet de débarrasser les terres des mauvaises herbes et de la fumer (déverser du fumier d'animaux).

 

Une délibération du 25 septembre 1748 le conseille.

 

Les instruments de travail sont essentiellement manuels à l'exception de l'araire (la charrue) tirée par un couple de boeufs ou de chevaux.